Moyen Âge
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La chanson de Renaut de Montauban, bientôt connue sous le nom de Chanson des Quatre Fils Aymon, est l’histoire d’une fratrie prestigieuse, celle des quatre fils d’Aimon de Dordone, dans laquelle Renaud tient le premier rôle. Cette fratrie est en rébellion contre Charlemagne qui a fait périr traîtreusement Beuves d’Aigremont, frère d’Aimon, tandis que Renaud a tué le neveu du souverain. La chanson raconte une vendetta longtemps poursuivie, qui entraîne ses protagonistes en Ardenne, en Gascogne et en Rhénanie. Elle leur associe des figures pittoresques comme le cousin Maugis, un guerrier magicien, et Bayard, un cheval aux vertus surnaturelles ; la gloire de Roland accompagne même celle de Renaud. Elle trace enfin un itinéraire de sainteté pour Renaud, qui devient héros de croisade puis martyr à Cologne. Texte ancré dans les traditions locales, notamment en Belgique, le Renaut a connu dès son apparition un succès jamais démenti et a donné lieu à de multiples adaptations. On reproduit ici l’édition de Jacques Thomas, assortie d’une traduction et d’une introduction littéraire établies par François Suard.
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TABLE DES MATIÈRES
Remarques sur l'annotation et l'organisation de cette édition
Équipe de traduction
Présentation
1 – 1910. La lexicologie comme moyen stylistique
2 – 1914. Matilde Serao (Une caractéristique)
3 – 1930. Marie de France, auteur de contes problématiques
4 – 1931. Sur la conception de Rabelais
5 – 1932. Polyeucte à la lumière du Chant d'Alexius
6 – 1933. Interprétation d'une scène de Racine (Bérénice I, 4)
7 – 1934. Beauté poétique et étude des sources
8 – 1935. Commentaire de Villon sur la Ballade : « Quant de ce monde voult partir » (vers 1996-2023)
9 – 1935. Une habitude de style, le rappel chez Céline
10 – 1936. Sur « Le rouet d'Omphale » de Victor Hugo
11 – 1938. Le lion, arbitre moral de l'homme
12 – 1938. Pour le commentaire de Villon (Testament, v. 447)
13 – 1939. Discussion sur le v. 2015 du Testament de Villon
14 – 1939. Le discours direct vivifiant comme moyen de caractérisation
15 – 1940. La Branche VIII du Roman de Renart
16 – 1940. Le « Bel Aubépin » de Ronsard. Nouvel essai d'explication
17 – 1940. Étude a-historique d'un texte : « Ballade des dames du temps jadis »
18 – 1940. Le prétendu réalisme de Rabelais
19 – 1940. Le style circulaire
20 – 1942. Une interprétation linguistique et littéraire du poème « Ballade » de Claudel
21 – 1943. Le prologue des Lais de Marie de France et la poétique médiévale
22 – 1944. Le style de Ch.-F. Ramuz : Le raccourci mystique
23 – 1944. La genèse d'une poésie de Paul Valéry
24 – 1945. L'énumération chaotique dans la poésie moderne
25 – 1947. Le vers 2 d'Aucassin et Nicolette et le sens de la chantefable
26 – 1947. La « Lettre sur la baguette du coudrier » dans le Lai du Chievrefueil
27 – 1948. Note sur le « je » empirique et poétique chez les auteurs médiévaux
28 – 1948. Motifs de la pensée dans le style d'Albert Thibaudet
29 – 1948. Le style de Diderot
30 – 1948. Le « Récit de Théramène »
31 – 1948. Interprétation d'une Ode de Paul Claudel
32 – 1949. « Explication de texte » appliquée à Voltaire
33 – 1951. Ronsard : « Sur la mort de Marie »
34 – 1951. Aucassin et Nicolette : retour sur le vers 2
35 – 1952. Note sur le style de Péguy
36 – 1953. Le « Spleen » de Baudelaire
37 – 1953. Balzac et Flaubert : retour sur la question
38 – 1953. Les œuvres de Rabelais
39 – 1953. Les Lettres portugaises
40 – 1954. Le traitement poétique d'un thème platonicochrétien
41 – 1955. Le problème de la poésie latine à la Renaissance
42 – 1957. Additions à Mare amoroso
43 – 1958. Sur l'« Eglogue au Roy, soubs les noms de Pan et Robin » de Marot (1539)
44 – 1958. Sur le sonnet de Ronsard « Je voudroy bien richement jaunissant… » (Premier Livre des Amours)
45 – 1958. Ronsard : Le Second Livre des Amours, Seconde Partie
46 – 1958. Ronsard : Sonnets pour Hélène, Livre II, XLIII
47 – 1958. Clément Marot : « Eglogue au Roy, soubs les noms de Pan et Robin » (1539)
48 – 1958. François de Malherbe : « Consolation à Monsieur Du Périer, gentilhomme d'Aix en Provence, sur la mort de sa fille »
49 – 1958. Jean de La Fontaine : « Le meunier, son fils et l'Âne »
50 – 1958. Jean de La Fontaine : « Les deux pigeons »
51 – 1958. André Chénier : « La jeune captive »
52 – 1958. Alfred de Musset : « La nuit de mai »
53 – 1958. Victor Hugo : « Le rouet d'Omphale »
54 – 1958. Victor Hugo, La Légende des siècles : « Booz endormi »
55 – 1958. Victor Hugo, Les Rayons et les Ombres : « Tristesse d'Olympio »
56 – 1958. Baudelaire, Les Fleurs du Mal : LXXVII – « Spleen »
57 – 1958. Mallarmé – Autre Éventail de Mademoiselle Mallarmé
58 – 1959. Note sur la fable de La Fontaine « Les deux pigeons »
59 – 1959. La particule « si » devant l'adjectif dans le roman stendhalien Armance
60 – 1965. De nouveau sur le Livre premier de Gargantua de Rabelais
Notices
Repères biographiques
Table synoptique
Index nominum
Index rerum
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SOMMAIRE DU PRÉSENT FASCICULE
Bernard Ribémont, Le Sarrasin, le pirate et la mer. La chanson de geste et la
‘mer sarrasine’
Hadrien Amiel, Des croisades au roman arthurien. Les hommes et l’histoire
dans la chronique de Guillaume de Tyr et La Mort le roi Artu
Nicola Morato, Cyclification sans cycle. Nouvelles perspectives sur les
narrations post-vulgate
Sophie Marnette, Lire La Chastelaine de Vergy au fil des textes
Federica Fusaroli – Caterina Menichetti, Produzione e pubblico di una
miscellanea didattico-morale: nuove proposte per il manoscritto BnF, fr. 1049.
1. Il codice e il suo contesto
Maria Colombo, Wien, ÖNB, 3391 : un manuscrit-recueil et ses sources imprimées
Hannah Morcos, Mission littéraire en Angleterre : Paul Meyer and the Quest
for Medieval French Manuscripts at the Ashburnham-Barrois sale (1901)
DISCUSSION
Federico Saviotti, L’édition critique du Saibante-Hamilton et l’art d’éditer les
anciens manuscrits au XXIe siècle
COMPTES RENDUS
Bernard RIBÉMONT, Le Sarrasin, le pirate et la mer. La chanson de geste et la
‘mer sarrasine’
Hadrien AMIEL, Des croisades au roman arthurien. Les hommes et l’histoire
dans la chronique de Guillaume de Tyr et La Mort le roi Artu
Nicola MORATO, Cyclification sans cycle. Nouvelles perspectives sur les
narrations post-vulgate
Sophie MARNETTE, Lire La Chastelaine de Vergy au fil des textes
Federica FUSAROLI, Caterina MENICHETTI, Produzione e pubblico di una
miscellanea didattico-morale: nuove proposte per il manoscritto BnF, fr. 1049
Maria COLOMBO, Wien, ÖNB, 3391 : un manuscrit-recueil et ses sources imprimées
Hannah MORCOS, Mission littéraire en Angleterre : Paul Meyer and the Quest
for Medieval French Manuscripts at the Ashburnham-Barrois sale (1901)
Discussion
Federico SAVIOTTI, L’édition critique du Saibante-Hamilton et l’art d’éditer les
anciens manuscrits au XXIe siècle
Comptes rendus
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Dans cet ouvrage succédant à ceux qu'il a consacré à Villard de Honnecourt et à la cathédrale de Reims, Jean Wirth aborde la cathédrale de Chartres, de la reconstruction de la façade après 1134 à celle du reste de l'édifice entre 1194 et 1260. Il y étudie la sculpture et des vitraux tout en les situant dans la progression du chantier architectural.
Un bon nombre de questions essentielles étaient restées en suspens et les opinions s'affrontaient, souvent depuis longtemps, sans faire ni vainqueur, ni vaincu.
Pour trouver des solutions, il fallait résoudre une équation à plusieurs inconnues. En effet, il est impossible de parvenir à une chronologie sans comprendre l'organisation des chantiers ou de comprendre l'organisation des chantiers sans disposer d'une chronologie. Or établir la chronologie suppose une bonne appréciation de la durée des tâches. Cette durée dépend du nombre et de la compétence des hommes qui y sont affectés, mais les rares sources écrites dont nous disposons ne nous en disent rien. Il faut se contenter à ce sujet des indices fournis par le monument lui-même, dont l'interprétation est fonction d'hypothèses, parfois exprimées, trop souvent tacites. C'était l'un des points les plus importants à clarifier.
Enfin, l'iconographie devait être repensée. On se demandait jusqu'à quel point celle des vitraux avait été programmée ou faite au coup par coup. À ces questions aussi, de nouvelles réponses sont apportées.
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Le geste de l’adieu est récurrent dans la poésie du Moyen Âge. Il n’avait cependant jamais fait l’objet d’une étude d’ensemble appliquée à cette période. De fait, ce choix n’est pas arbitraire, car le millénaire médiéval, dominé par l’idée chrétienne que notre vraie patrie n’est pas ce monde, envisage l’adieu tout différemment de l’Antiquité et de la période moderne. Cette dernière, renouant avec l’idée gréco-romaine que l’exil est pire que la mort, va en effet à nouveau lier la question de l’adieu au regret, puis à son corollaire, ce sentiment nouveau qu’est la nostalgie. Au Moyen Âge, au contraire, on part le plus souvent sans espoir de retour et ce sont les diverses variations sur ce thème, de Fortunao à Villon, en passant par les troubadours, les auteurs des Congés d’Arras, Eustache Deschamps et bien d’autres poètes français et latins, que ce livre s’est donné pour tâche de mettre en lumière, dévoilant la fécondité d’un geste qui a su inspirer aux auteurs du Moyen Âge quelques-uns de leurs plus beaux accents.
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Les Enfances Guillaume ouvrent le Cycle de Guillaume d'Orange, tout en ayant été composées – nous l'avons démontré – après les autres chansons de ce cycle. Leur édition synoptique, à partir des rédactions A et B, avec une introduction codicologique, linguistique et littéraire, des notes explicatives, un glossaire et plusieurs index, se devait de compléter celle des versions C et D réalisée jadis par Patrice Henry, et procurée par Annette Brasseur. Cette biographie poétique favorise la connaissance de Guillaume, dont la personnalité se révèle dès ses premières prouesses entrecoupées d'échappées romanesques. Elle nous permet d'aborder le domaine périlleux d'une psychologie plus élaborée qu'on ne le croirait d'emblée. Nous percevons encore, vers la fin du XIIIe siècle, l'écho du personnage historique qui lui aurait donné naissance et qui aurait nourri l'imaginaire des trouvères. Les Enfances Guillaume font « sentir » une vie hors du commun quand l'engouement pour l'époque médiévale ne cesse de croître. Une mise en français moderne aide le lecteur à franchir la barrière d'une langue qui a beaucoup évolué au fil du temps.
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De la fin du Moyen Âge jusqu’à l’aube de l’Âge classique, la musique ne cesse d’exercer une influence profonde sur les diverses formes de la poésie lyrique française – tantôt de manière positive, en imposant certaines contraintes formelles au texte, tantôt de manière plus négative, en présupposant des structures musicales que les poètes s’évertuent à « dé-lyriser ». En examinant dans le détail les concordances et les discordances entre forme poétique et forme musicale dans l’œuvre des poètes les plus importants depuis Guillaume de Machaut jusqu’à Tristan L’Hermite en passant par Clément Marot, Maurice Scève et la Pléiade, cette étude offre une nouvelle perspective sur l’essence même des genres dits « lyriques » – ballade, rondeau, virelai, sonnet, ode, stances. Elle découvre dans l’évolution de ces genres des moments de rupture et de continuité tout autres que ceux que l’histoire littéraire nous a habitués à y voir.